 A côté de leur présence sur la scène picturale, nos plasticiens ne se contentent pas d'enjoliver les cimaises des galeries d'art de la belle Tunisie, mais quelques uns d'entre eux enrichissent leurs œuvres en penchant vers l'écriture. Un effort cérébral qui vise soit la théorisation de leur parcours, soit la description de leur espace fétiche.
Les deux publications que nous présentons dans notre rubrique «Du côté des galeries», cette semaine, s'inscrivent dans ce contexte.
Sa pkus récente apparition artistique s'est située du côté de l'espace Zinet, lors d'une exposition de groupe, Abdelmalek Allani, plasticien et enseignant d'arts plastiques à l'université de Tunis, vient de sortir un ouvrage de réflexion intitulé «Le soufisme-surréalisme et la créativité», édité par le Centre de publication universitaire. Cet ouvrage tend à résumer la quête picturale de ce plasticien, originaire de Kairouan. Dans le post-face de son livre, l'écrivain mentionne que les œuvres étudiées dans ce livre ne sont ni figuratives, ni abstraites, mais les deux à la fois. La seule référence que nous pourrions donner, rejoint quelque part les travaux d'Yves Tanguy, donc le courant surréaliste. Mais faut-il ajouter qu'il est question aussi de mysticisme islamique (le soufisme) au niveau de la praxis et au niveau de la conception. Dans le processus de créativité, le cheminement est le même aussi bien pour le soufisme que pour le surréalisme. S'agit-il là d'un mariage des deux tendances ? A chaque œuvre créée, l'artiste transcende son âme à travers Al-Himma (l'inconscient).
Les composantes des productions artistiques sont presque toujours les mêmes, mais elles sont organisées de différentes manières, ceci concorde avec l'état d'âme de l'artiste, et les préoccupations artistiques qui varient au niveau du temps et de l'espace. Ces composantes sont puisées généralement dans le mouvement de la calligraphie arabe. En plus, viennent des variations-relations relatives à l'expression artistique en général, participant à l'élaboration du tableau.
La tendance que nous proposons ici, à savoir le soufisme-surréalisme a été développée au niveau de la littérature maghrébine et orientale dans les dernières décennies sous le titre «Soufialisme».
Citons à titre d'exemple les travaux de Adûnis.
La peinture : autre façon d'exister
 Dans d'autres coins de la grande capitale, la traversée picturale du plasticien Sahbi Hammada s'impreigne de deux espaces de la banlieue-nord : Le Musée de Sidi Bou Said, où il participe à l'exposition de groupe qui se poursuit jusqu'au 26 janvier, avec une toile intitulée «Le potier». D'autres parmi ses aquarelles ornent actuellement le restaurant du club Carthage-Sophonisbe, sur un thème cher aux peintres de la Renaissance : Le Corps en Mouvement.
Originaire de Bizerte, Sahbi Hammada a Sorti un petit livre d'art qui porte un joli titre : «Bizerte en Aquarelles». Le moindre des textes, mais les plus beaux tableaux d'aquarelle. En fait, toutes les richesses naturelles, architecturales, historiques et culturelles de cette ville maritime du nord de la Tunisie sont dans les trente aquarelles de ce plasticien voyageur. De ces immeubles qui surplombent le bleu méditerranéen, aux maisons qui côtoient le vieux port, en passant par les mosquées, les remparts, les barques, la marine avec ses arbres et ses «baladeurs», tout est pris dans les traits de ces toiles.
Dans ses textes, ce peintre, doublé d'un animateur et écrivain, présente son CV, décrit la mouvance picturale dans la ville de Bizerte, et surtout à travers son espace culturel «La Muse». Il va sans oublier de présenter un aperçu historique de sa ville natale qui l'a toujours inspiré, sans négliger sa page de remerciements à tous ceux qui l'ont aidé à sortir son livre d'art, en attendant d'autres surprises. Il cite parmi eux les responsables de l'Association de sauvegarde de la Médina de Bizerte, Senda Klouze et son mari, de l'Espace culturel «la Muse» et tous les autres… parmi eux, ses propres enfants. |
